Quelques mots sur une tombe. (PV Max C.) (Fini)

La nuit tombait à peine quand j'attrapais une rose noire dans un vase que j'avais posté là, acheté hier. Je la pris délicatement entre mes doigts, enfilais une veste en cuir et sortais tranquillement de chez moi. Mes converses noires se fondaient très bien dans la nuit et ne faisaient presque pas de bruit sur la route. Je m'étais mise d'ailleurs en plein milieu de celle-ci. Les voitures ? Il n'y en avais que peu !

Après quelques minutes de marche lente, à pas normaux, j'arrivais au grand portail du cimetière de Forks. Je le poussais et celui-ci se mit à grincer. Je ne le refermais pas derrière moi et continuais ma lente marche qui me conduisit en quelques secondes devant une tombe où était marqué : "A Harry Clearwater, le meilleur des pères, des maris et des amis." Je déposais la rose noire dans un vase presque vide d'eau où étaient installés deux autres roses noires ; celle de mon frère, et celle de ma mère ainsi que d'autres autour des amis de la famille. Aujourd'hui, cela faisait un an qu'il était mort. Je m'assis alors contre la tombe et commença à conter une vieille histoire Quilleute, ma préférée, celle que je lui quémandait tous les soirs, depuis que j'avais appris à parler, jusqu'à sa mort.

Quand j'eus terminée le long récit qui contait les histoires de loup-garous que je n'aurais cru vrai, des larmes mouillèrent mes joues peu à peu, petit à petit, par minutes puis toutes les dix secondes. Je me concentrais sur mes larmes afin de ne plus penser à tout ce qui m'étais arrivé depuis sa mort ; la déprime de maman, Sam qui me quitte, ma transformation, les virus, l'attaque contre l'hybride et autres...

Je mis ma tête entre mes jambes et mes larmes s'accumulèrent, jusqu'à en tremper le tissus de mon jeans. Les meilleurs partent toujours ne premier. Mais va savoir pourquoi. Plus loin, étaient installées les tombes de Monsieur Theirmall et Monsieur Whybley. Surement des gens honorables eux aussi. Mais à vrai dire, je n'en savais rien. Je relevais la tête quand je vis deux longues jambes juste devant moi. Je reniflais de mes larmes et regardait plus vers le haut pour voir la tête de la personne se trouvant près de moi. Ensuite je regardais les formes de cette personnes qui était un femme. Encore un peu et j'arrivais à percevoir le visage de cette personne qui s'avérait être Max Campbell, j'avais appris qu'elle savait à présent pour nous loup-garous, ce que Erwan m'avait promis de lui cacher quand il était aller chercher Theirmall et Whybley, en vain.

Les nuits semblent bien plus angoissantes lorsqu'on les passe seul. Depuis la Grèce, Max avait prit l'habitude de s'endormir dans les bras de Maël. Et dire que leur première rencontre aurait pu annoncer tout le contraire de ce qui s'était passé. Mais n'avait-elle pas toujours eu un faible pour ce bel agent ? N'avait-elle pas eu envie depuis le début de se retrouver dans ses bras ? Aveuglée par sa fierté, la jeune femme n'avait pas compris qu'elle l'aimait tout simplement et qu'elle avait été si stupide de ne pas se montrer plus amicale et douce avec lui.
Max soupira tout en pensant à la situation qui lui avait fait prendre conscience de cet amour; des vacances qui auraient pu être ratées, voire horribles. Et ce jour là, elle l'avait tout simplement supplié de lui accorder le canapé de sa suite d'hôtel. Les choses avaient fini par arriver. Rien qu'à la pensée de ces magnifiques vacances, une larme cristalline s'échappa de ses yeux clairs pour couler le long de sa joue. Elle l'essuya négligemment, mais déjà d'autres suivaient le même chemin. Pourquoi les choses devaient-elles être si difficiles ?

A cet instant, et depuis quelques jours, Max s'en voulait. Elle s'en voulait d'avoir utilisé Randall pour atteindre plus facilement Maël, alors qu'il était un homme exceptionnel. Elle se surprit à détester le Whasington Post qui l'avait conduit à Forks pour un article absurde. Enfin, avec ce qu'elle savait à ce moment, ça n'était pas aussi absurde, même si elle ne savait pas tout. Mais, voulait-elle tout savoir ? Elle leva les yeux au ciel qui était toujours aussi rempli de nuages. Etait-ce si important ? Pour la première fois, elle laissa de côté sa nature curieuse, consciente qu'il ne serait pas bon de tout savoir. Non, il valait mieux rentrer à Washington et laisser aussi loin que possible cette vie derrière elle. La routine de la capitale l'aiderait peut-être à oublier. Mais peut-on oublier celui qu'on à aimé ? Encore une fois, la jeune femme soupira en rapportant son attention sur la pierre tombale qui se tenait devant elle. Du bout de son index, elle glissa son doigts dans la marque de l'écriture gravée dans la pierre, suivant ainsi les lettres du prénom de celui qu'elle ne pourrait oublier. Son avion décollait dans quelques heures, il était temps de lui dire au revoir. Alors que les larmes lui échappaient une à une, Max déposa doucement la rose blanche sur la pierre. La dernière qu'elle déposerait. Elle ravala un sanglot tout en se mordant la lèvre pour ne pas crier et posa le dos de sa main contre sa bouche.

Mettant ses long cheveux derrière ses oreilles, Max se calma lentement alors que des bruits de sanglots venaient de derrière elle. Elle risqua un regard et vit la jeune Léah Clearwater adossée contre une tombe un peu plus loin, le visage enfoui dans ses mains. La journaliste hésita un instant tout en continuant de l'observer. Elle était comme Erwan et pourtant, contrairement à lui, elle n'arrivait pas à la considérer comme responsable de la mort de Maël et Randall. Ses yeux clairs continuèrent à l'observer, elle aussi tout aussi perdue dans son chagrin. Max respira un grand coup, remit ses cheveux devant ses oreilles et avança vers la louve. Le silence qui régnait dans ce genre d'endroit complétait à merveille le sentiment macabre que portait la jeune femme. Elle écouta ses pas étouffés dans l'herbe humide. A vrai dire, elle ne savait pas comment aborder Léah, mais peu lui importait, au fond d'elle, ce serait l'occasion de lui dire au revoir, sans pour autant sympathiser.

Max se posta silencieusement devant le corps recroquevillé de la louve, attendant une quelconque réaction. Elle n'attendit pas longtemps, car celle-ci leva la tête, les yeux rouges de chagrin. Une fois de plus, la journaliste se mordit les lèvres, touchée au plus profond d'elle même par cette tristesse. Sans un mot, elle s'assit à côté de Léah, compatissant avec elle dans le plus grand des silences. Elles restèrent ainsi un long moment, écoutant uniquement le bruissement du vent qui balayait les arbres qui perdaient leurs feuilles peu à peu. Puis, Max coupa ce silence :

_ Finalement, nous ne sommes pas si différentes toi et moi.

Elle plongea ses yeux dans les iris foncé de Léah, mais aucun sourire n'arriva à illuminer son visage. Elle ne risqua pas de regarder le nom qui était gravé dans la pierre. Sans détourner les yeux, elle murmura :

_ Merci de m'avoir protéger de tout ça.

Elle n'apporta aucune explication supplémentaire, consciente que Léah savait de quoi elle parlait.

Nous restions un moment comme ceci, à nous regarder, les cheveux volant au grès du vent, pensant tout simplement ; à la vie, à la mort, à nos proches que l'on voit disparaître peu à peu au fil du temps, aux événements passé et avenir... L'avantage d'un cimetière, c'est que la plupart à y être sont morts, il ne parlent donc pas, et finalement tout se trouve d'un calme qui aide à penser et à se souvenir les bons comme les mauvais moment.

"Finalement, nous ne sommes pas si différentes toi et moi. Merci de m'avoir protéger de tout ça."

Avant que je ne lui réponde, un long silence s'installa. Bien sûr que je savais de ce dont elle parlait. Mais merci de quoi ? De l'avoir si bien trahi ? De lui avoir caché pendant si longtemps la vérité ? Oui, au fond de moi, je m'en voulais plus que jamais. Si le secret n'en était pas un ? Si je le lui avait dit plus tôt ? Que se serait-il passé ? Plus d'un innocent serait surement encore vivant à cette heure ci. Je me cachais dans ma manche et relevait de suite la tête.

"Tu devrais plutôt m'en vouloir de t'avoir caché tant de chose. En tout cas, j'en suis désolé."

Je mis mes main sur mes tempes et baissait la tête, honteuse. Je me sentais plus que coupable et pour un fois, je ne pensais pas qu'à moi. Mais je préférais me cacher dans mon monde, cela me faisait encore moins souffrir. Adossée à la tombe de mon père, une larme coula encore de mon oeuil. A cet instant même, je me sentais pitoyable et j'aurais voulu mourir pour tout au monde. Qui sait, peut-être que la vie après la mort est plus paisible.

Je me levais alors pour mieux voir mon interlocutrice, je remontais mes yeux vers les siens, de belles prunelles, des prunelles dans lesquelles chaque homme aimerait se plonger à chaque instant. Et j'ouvris ma bouche pour prendre la parole.

"Je suis désolée de la mort de ces deux hommes. Et si ça peut te rassurer, je m'en sent complètement coupable."

Je me doutais que ces mots n'apaiseraient en aucun cas ses moeurs mais mes épaules n'en serais que moins lourde même ce n'est que de peu.

_ Je suis désolée de la mort de ces deux hommes. Et si ça peut te rassurer, je m'en sent complètement coupable.

Que pouvait-elle répondre à ça ? Max ne baissa pas le regard, frappée en pleine poitrine par la détresse de Léah. Se sentir coupable dans cette affaire devait certainement la rongée de l'intérieur jusqu'à en devenir insupportable. Cependant, la journaliste savait au fond d'elle qu'elle n'y était absolument pour rien, contrairement à Erwan. Lui seul était rendu coupable à ses yeux, ayant volontairement révélé sa véritable nature à Randall. Mais Maël connaissait déjà l'existence des vampires et loups-garous, alors qui pouvait-être responsable de sa mort à lui ? Le refus du suicide régnait encore dans le coeur de Max, qui ne comprenait pas comment l'agent l'avait abandonné ainsi.
Elle se releva aussi, essuyant machinalement l'arrière de son pantalon et reporta son attention sur Léah dont les yeux étaient rougis par les larmes.

Max porta son regard sur les roses qu'elle avait posées sur les tombes de Randall et Maël. Dès son arrivée, elle s'était montrée odieuse avec eux, sans raison apparentes mais vexée d'avoir lamentablement envoyée à Forks par le Washington Post. Elle soupira, et sans quitter les pierres tombales, elle raconta :

_ Je me suis servi d'un pour arriver à atteindre l'autre. Au départ, c'était pour prouver je ne sais quoi sur cette affaire de meurtres, et puis je ne pensais pas tomber amoureuse.

Elle marqua un temps de pause, se remémorant la façon dont son regard pour Maël avait rapidement changé. Max reporta son attention sur Léah et poursuivit :

_ J'avais donné ma démission au Whasington Post, je pensais qu'on aurait pu partir loin de Forks, au soleil et reprendre tout depuis le début. Je me suis fais de belles illusions en étant trop naïve ! Je ne pense pas qu'il existe de "ils vécurent heureux". Les fins comme ça ne sont pas réelles car la vie réelle est plus dure qu'on le pense.

L'amertume se laissa entendre dans sa voix. Encore à cet instant, elle ne comprenait pas Maël et encore moins son geste. Elle se surprit à se demander depuis quand ils avaient prémédité ça ?
Max se sentait faible, trop seule pour affronter ce qui l'entourait. Elle inspira calmement et déclara d'une voix calme :

_ Je pars, je rentre chez moi à Washington, loin de tout ça, surtout loin de Forks. J'ai trop donné ici.

Le vent balayait leurs longs cheveux sombres, alors que le ciel menaçant semblait s'éclaircir enfin.

Avant qu'elle ne me réponde, un long silence s'était installé. Et elle ? Me croyait-elle coupable de la mort de ces deux hommes ? Qu'elle ne le soit pas m'aurait soulagée mais jamais complètement car moi-même je m'en prenais pour la mort des deux hommes.

"Je me suis servi d'un pour arriver à atteindre l'autre. Au départ, c'était pour prouver je ne sais quoi sur cette
affaire de meurtres, et puis je ne pensais pas tomber amoureuse [...] Je pars, je rentre chez moi à Washington,
loin de tout ça, surtout loin de Forks. J'ai trop donné ici."

Alors il en était ainsi. Je savais qu'ils avaient été proches mais je ne me doutais en aucun cas que tout ceci avait été aussi loin, le remord épris alors mon coeur plus que jamais et j'avais l'impression que l'on le compressait pour l'enfermer dans une boîte trop petite pour le contenir tout entier. Alors comme ça, elle allait partir loin d'ici ? Je comprenais totalement sa réaction et l'approuvait. Perdre un être aussi cher ne donnait en aucun cas envie de rester à l'endroit où on s'était rapproché de lui chaque jour.

"Je suis désolé mais je comprend."

Je baissais mes yeux vers le sol et me retournais vers la tombe de mon père. Je passais mes doigts sur les écritures de la tombes et ils épousèrent parfaitement les formes des lettres.

"Mon père est mort depuis un an mais je peux te dire que l'on n'oublie jamais quelqu'un qui est
mort alors qu'il nous était proche."

Un larme versa encore de mon oeuil, roulant sur ma joue et s'écrasant à terre dans la trace de boue de mon pied, que j'avais déplacé juste avant. Je me retournais vers elle à nouveau et scrutais son visage ; ses cheveux étaient trempés ainsi que ses habits, ses yeux était rouges de pleurs et son mascaras avait dégouliné faisant quelques traces juste en dessous de ses beaux yeux, et ses chaussures étaient pleines de boues.

Max déglutit tout en portant son regard au loin, vers les habitations de Forks. Alors Léah avait perdu son père. En effet, lorsque la journaliste risqua un oeil sur la tombe et vit le nom du père de son amie. Perdre son père de devait pas être facile tous les jours, surtout pour une jeune fille de son âge. Max pensa à son propre père dont elle n'avait plus de nouvelles depuis des années. Depuis la mort de son frère en fait. Ses souvenirs voulurent lui arracher un sanglots, mais elle le retint, fatiguée de pleurer. Elle passa ses mains sous ses yeux pour tenter de retirer le mascara coulé, se fichant pour une fois de l'apparence qu'elle offrait.

_ Je suis désolée pour ton père. Je ne savais pas.

Max tenta un sourire qui refusait de parcourir ses lèvres. Le vide qu'elle ressentait grandissait de jour en jour et ne semblait pas vouloir se combler. Elle comprenait ce que Léah voulait dire, qu'une personne qu'on a aimé ne pourra jamais être oubliée, ni même remplacée. Un frisson parcourut le dos de la journaliste qui commençait à avoir froid. Elle avait envie de partir, immédiatement pour laisser Forks loin derrière elle. Et pourtant, elle n'arrivait pas à se défaire de la compagnie de Léah. Cette louve lui manquerait une fois à l'autre bout du pays.

_ Je dois partir Léah. Je t'appelerai lorsque je serai arrivée.

Elle s'avança vers sa jeune amie, voulant l'a prendre dans ses bras pour lui dire au-revoir.

Max m'anonça qu'elle était désolée pour mon père, mais
rien n'y changerais jamais, aucunes excuses, aucuns hommage, aucunes
larmes, aucuns pleurs, rien... Je levais la tête vers elle et je voyais
qu'elle se retenait de pleurer, pensant surement aux âmes de parties
telles que celles de Maël, Randall ou encore de mon père. Et après
quelques minutes de silence, elle m'annonça qu'elle partait, elle
tendit alors le sbras vers moi pour m'enlacer et j'en fis de même.

"Prend bien soin de toi."

Et encore une fois, mes yeux rouges d'irritation versèrent une larme
chaude sur ma joue qui s'écrasa au sol. Celui-ci était trempée et si ça
n'avait pas été la pluie, cela aurait été de nos pleurs qui avaient été
intensifs pendant tout ce moment où nous étions là. Je la regardais une
dernière fois, elle se retourna et partit. Moi je restais là, attendant
que je ne la voie plus. Elle rentrait dans sa voiture pour ne pas se
retourner, mais peut-être reviendrait-elle un jour ? Peut-être
d'ailleurs qu'une amitié naissante s'installerait un jour entre nous.
Seul l'avenir nous le dira, et nous ne sommes pas près de le savoir en
avance.

"Adieu Max..."

Je m'en retournais de mon côté, et passais par la forêt juste derrière
le cimetière, m'enfonçant dans les bois, courant à vive allure pour
rentrer chez moi, me changer de vêtements ainsi que d'idées.

TOPIC FINI.

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