Un retour tant attendu [pv Max]

La journée s'était passée sans incidents, comme une journée tout à fait normale. Peut-être même trop normale... Une fois rentré dans l'appartement, je lançais négligemment mes clefs sur le petit meuble dans l'entrée et me dirigeais dans le salon tout en retirant ma veste que je lançais aussi sur le canapé. Je m'asseyais à côté en soupirant tout en passant mes mains sur mon visage. Je me sentais seul, horriblement seul. Pourtant, j'avais longtemps été un loup solitaire, préférant ne m'occuper que de moi même. Mais j'avais pris l'habitude de vivre avec une personne que j'appréciais et qui me comprenait. Max était partie tellement vite que chaque jour depuis son départ, je m'en voulais terriblement. Elle n'avait jamais répondu à mes appels, préférant sûrement m'oublier, me laisser loin derrière elle, tout comme cette foutue histoire. Ironie de tout cela, c'est depuis son départ que Forks va bien. Il faut dire qu'elle avait rapidement semer le trouble dans cette petite ville si calme.

Je me relavais et marchait jusqu'à la cuisine pour me servir un verre d'eau. Mes pensées rejoignirent ce que je ressentais depuis quelques jours: il se préparait quelque chose. La nuit, il m'arrivait de faire d'étranges rêves, parents avec des cauchemars, les uns plus angoissants que les autres. Je rêvais beaucoup de loups-garous. Trop même. Mais rien à voir avec les quileutes que je côtoie ici, je parle de loups-garous comme moi, ceux qui viennent de loin. J'avais beau parcourir la forêt de fond en comble sous ma forme animale pour tenter de savoir ce que c'était, mais rien ne se passait. Je portais mon verre d'eau à la bouche et but le tout avec soif.

Je soupirais en haussant les épaules et posa mon verre sur le plan de travail. Puis je revins au salon pour allumer la chaîne hifi. Un morceau de rock hurla dans les enceintes à mon plus grand plaisir. Je regagnais le canapé pour m'y affaler de nouveau, la tête appuyer contre les coussins du dossier. Je me mis à penser à Léah. Je n'avais pas beaucoup vu la jeune louve, à mon grand regret, car j'aimais sa compagnie. L'idée de prendre l'initiative de l'inviter me parut parfaite. Je me redressais et pris mon téléphone portable pour lui envoyer un message, lorsque je perçus la sonnette de la porte. Avec la télécommande, je baissais le son de la chaîne et me dirigea vers la porte. Sans regarder dans le judas, j'ouvris et ma surprise fut tellement grande lorsque je vis que c'était Max qui se tenait devant moi, que je ne pouvais pas dire un mot, ni même bouger.

Comment pouvait-elle lui dire que ça faisait plus d'une semaine qu'elle était à Port Angeles ? Comment lui dire qu'elle avait une fille ? Comment lui pardonner de n'avoir pas donné de nouvelles depuis un an ? Comment lui dire qu'elle l'avait pardonné ?

Lentement, elle monta les marches de cet escalier qu'elle connaissait si bien. Jenifael contre elle, Max remarqua avec un léger sourire que la vieille tapisserie du couloir n'avait toujours pas été changée. Elle se rappela qu'elle s'en moquait souvent avec Erwan. Rien qu'en pensant à lui son sourire s'effaça aussitôt pour laisser apparaître l'angoisse. Le bruit de musique se fit entendre et elle put reconnaître le groupe de rock préféré de son ami. Elle embrassa Jenifael sur la tête et se posta devant la porte. Les minutes passèrent sans qu'elle puisse bouger, le regard perdu sur cette clanche. Elle avait toujours les clefs, mais ce n'était plus chez elle.

Max inspira profondément et appuya sur le bouton de la sonnette. Elle entendit la musique baisser et des bruit de pas s'approcher de la porte. Son coeur battait à la chamade, mais il était trop tard pour faire mache arrière. Lorsque la porte s'ouvrit, elle cru que son coeur s'était arrêter. Jenifael avait tourné la tête et regardait avec curiosité ce nouveau personnage dans sa vie. Le temps sembla s'arrêter soudainement.

Erwan ne bougeait pas et Max savait que c'était à elle de faire le premier pas. Elle déglutit et inspira :

_ Bonjour Erwan. Je te présente Jenifael, ma fille et celle de Maël. J'aurai voulu t'appeler un milier de fois, mais je n'ai jamais trouvé le courage. J'aurai tant aimer te dire que je me suis comporté comme une imbécile et que j'en suis désolée...

Un lourd silence s'installa, soutenu par la musique dans l'appartement. Erwan l'a fixait toujours.

_ Erwan, ça va ? Dis quelque chose ?