Petites bougies (PV Leah)

Petites Bougies.

(PV Leah Clearwater)

M'avançant doucement dans la cuisine, je regardais s'il restait de quoi diner ce soir, apparement Leah avait fait les courses. Je souriais. On n'avait même pas le temps de manquer de quoi que se soit avec elle. Tu devrais prendre un peu plus exemple sur Leah maintenant Karen. *Oui, je devrais... J'irais acheter de quoi nous nourrir la prochaine fois.* Pour le moment, j'entrais dans ma chambre, un air résigné sur le visage. J'entendis les cloches sonner au loin, nous voilà le jour de la Toussaint. J'ouvrais le tirroir de ma table de nuit et prenais les deux petites bougies et leurs verrines fermées, d'une couleur rouge vif, qui attendaient là depuis une semaine maintenant. Les déposant sur mon bureau, j'enfilais ma longue veste grise et mes converses de la même couleur. Je mis les bougies dans mes poches, et trottais dans le salon pour y prendre les deux bouquets de fleurs que j'avais soigneusement choisis et mis dans un vase. Leah devait être dans sa chambre ou dans l'appartement en tout cas, je ne l'avais pas entendue sortir aujourd'hui. Je l'informais que je sortais, pas besoin de hurler lorsque votre interlocuteur à l'oreille fine.

Je marchais tranquilement dans la petite ville, tel un enfant qui s'ennuie, regardant les passants d'un air rêveur et discret pendant qu'ils se promenaient. Enfin, je traversais la dernière route et arrivais au cimetière. Je poussais la grande grille en fer forgé, un crissement aigu interrompit le silence qui regnait. Quelques pigeons s'envolèrent à ma venue, me faisant sursauter.
Les tombes étaient toutes décorées de mille et une fleurs au couleurs et au parfums tous différents. J'aime être ici en ces moments là, les familles viennent nombreuses, entourées des enfants et des petits-enfants. Voir toutes ces personnes ainsi réunies me calmais considérablement, je constatais qu'une mort pouvait réunir une famille entière même en temps de discorde, ils font tous un effort pour venir se souvenir du bon, vieux et joyeux temps passé. Je continuais ma marche vers les deux tombes que je visais en ce moment. Celles de personnes mortes pour moi et mes frères, je ne saurais donc jamais comment les remercier de ce geste. Je soupirais et fis non de la tête. * Qu'elle sotte tu fais, tu ne les connais même pas. C'est à la famille de venir, pas à toi!* Je poussais un nouveau soupir et chassais tout ça de ma tête. Cela ne me prit guère longtemps pour arriver à destination, je déposais une rose sur la tombe de l'agent Maël Theirmall et l'autre sur la tombe du docteur Randall Whybley. J'allais rentrer lorsque je me souvins que je n'avais pas encore déposé mes bougies. Je me frappais la tête. * T'as vraiment rien dans l'crâne ma ptite! * Je retournais pès des deux tombes, y mettant enfin les bougies, je me mise accroupis et les allumais. Je me relevais rapidement, quelqu'un approchait.

Karen était encore dans sa chambre, à lire, à réfléchir ou à faire autre chose, je n'en avais aucune idées, quand je quittais la maison en prenant grand soin de ne faire aucun bruit, je vérifiais d'ailleurs d'oreilles aiguisées qu'elle ne m'est pas entendu. Je fermais la porte derrière moi et me dirigeais vers l'église de Forks, trois roses à la main ainsi que trois bougies dans une sac sur l'épaule. J'étais alors habillée en petite robe flottante noire, des escarpins noirs aussi aux pieds. Les cloches de l'immense bâtiments sonnèrent pour le début de la messe quand j'entrais dans un ensemble de personnes et m'assis à une place de coté, seule. L'heure passa, j'écoutais soigneusement tout ce qui pouvait être dit, survolant aussi des yeux et du nez la pièce où je reconnu ma mère, mon frère et quelques autres habitants de la Push et de Forks.

Deux minutes avant que les cloches ne ressonent la fin de la messe, je me levais et pris la porte, je ne voulais croiser personne, pas aujourd'hui, le jour de la Toussaint. Je me dirigeais alors à pied vers le cimetière, passant par la rue, ce qui n'était pas à mon habitude, moi qui préférait toujours passer par derrière, à la forêt. Je passais d'abord à la tombe de mon père, déposant la rose noire et la bougie que j'allumais tout en essuyant une première larme, essuyant la tache de mascara qui avait aussi coulé puis je me dirigeais vers les tombes de l'agent Theirmall et du docteur Whibley ; eux aussi avaient le droit à une rose et à une bougie ainsi que mon entier respect pour ce qu'ils avaient fait pour nous. Mais je vis une jeune fille blonde aux cheveux ondulés dont je reconnue tout de suite l'odeur ; Karen.

Je continuais à me diriger vers elle quand elle sentit ma présence et se retourna. Sans dire un mot, je passais à son côté, déposais une rose noire sur chaque tombe ainsi que les bougies et je les allumais toutes ; même celles de ma belle colocataire. Et enfin je me retournais vers la jeune fille.

Ils y ont le droit.

Alors je me reculais, regardait le ciel, menaçant quand l'infime pluie se mit à tomber sur mes cheveux et ma robe, dégoulinant le long de mes pommettes et de mes jambes.

Le sang me monta aux joues, les colorants d'un rouge vif. Je me retournais et fus soulagée de voir Leah. Je soupirais et souris à mon amie. Se n'était pas la famille des défunts, j'aurais eu l'air de quoi, jeune fille que personne ne connait, déposant des fleurs et des bougies sur les tombes de personnes qu'elle même ne connait ni d'Adam ni d'Eve. Ma confidente passa à côté de moi, silencieuse, et déposa deux roses d'un noir d'encre sur les tombes et bien entendu, les bougies qui allaient avec. Je regardais les petites flammes danser sur la cire encore froide, priant pour que ces lueures d'espoir ne s'éteignent pas durant la nuit, qu'elles restent actives jusqu'au petit matin où le soleil prendrait la relève.

Ils y ont le droit.
- Oui, bien sûr...

En constatant que mon amie pensait à la même chose que moi, une larme que je ne pus retenir, coula le long de ma joue. Au dessus de nos têtes, le ciel s'assombrissait pour finalement se crevait, déversant des torrents de fraiches gouttes d'eau. Par bohneur les bougies étaient bien à l'abri, au sec dans leurs verrines. Je regardais Leah et passa mon bras sur son épaule. Le corps sans vie de son père reposait également ici.

- Rentrons avant d'être trempées ma belle.

Mon bras toujours son ses épaules, je l'entrainais vers la sortie.

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