Deux filles droguées dans un cimetière. | Karen.

Deux filles droguées dans un cimetière.

Karen.

L'avion atterris et j'en descendais délicatement, partant directement dehors ; je n'avais pas de bagages car je n'en avais pas pris, j'avais décidé de faire les magasins dans les prochains jours à venir, avec tout l'argent que j'avais depuis le Xème siècle, je n'avais pas de soucis. J'arrivais enfin en dehors, le vent soufflais dans mes cheveux. J'étais habillée d'un T-shirt noir et d'un slim en jeans, en guise de chaussures, je portais des bottines noires. J'avançais tranquillement en travers la route sans faire attention aux diverses voitures qui klaxonnaient à ma vue. J'avais un but ; aller au cimetière, l'endroit où je préférais aller déjà depuis ma dernière visite à Forks. Je traversais ainsi une grande partie de la ville quand enfin j'aperçus l'entrée du cimetière, je soufflais, m'arrêtais et recommençais ma marche interminable, passant par l'entrée.

Tout en marchant, je sortais un petit sachet rempli de poudre blanche et souris à sa vue. J'avançais parmi les nombreuses tombes de tous les habitants de la ville depuis des centaines, et des centaines d'années et d'autre plus récent. Je décidais d'aller dire un petit bonjour aux plus ressent et pouvoir me moquer de quelques noms stupides marqués sur les tombes. A ce moment, j'aurais même tout fait pour détenir un peu d'alcool, de la bière ou du champagne, peut importe, tant que je pouvais me bourrer la gueule ! J'avançais en direction, d'un pas nonchalant, ce qui m'était rare, vers les tombes neuves, bien embellies de fleurs qui se faneraient et que tout le monde oublierait au fil du temps. Il n'y que besoin de regarder plus loin, les tombes plus vieilles pour le deviner, où trônaient des fleurs fanées et où la mousse commençait à pousser. Il n'y avait même plus d'agent d'entretien pour leur dire bonjour au moins une fois par mois à chacun. Si je devais m'initier dans la ville, ce que je ne voulais pas vraiment, il faudrait que je m'intègre en ville, que j'aille au lycée, que je me trouve un appartement et que j'essaie de vivre de petits moyens et enfin que je trouve des mensonges à raconter à tout le monde dans la bourgade.

Je trouvais alors une tombe qui avait l'air assez confortable ; un certain Maël Theirmall, tient comme les cures ? Je riais assez fort. J'avais besoin de rire et de trouver n'importe quoi pour rire. J'ouvrais mon petit sachet qui contenait la poudre blanche appelée Marie-Jeanne quand j'entendis d'ici à l'entrée du cimetière des pas très souples. Vampire ? J'ouvrais mes narines de façon à sentir son odeur mais la drogue pénétrait aussi dans mon nez quand enfin je pu distinguer une silhouette blonde ainsi que son odeur ; ce n'était pas un humain, ni un vampire et l'odeur était assez... supportable si je puis dire en ayant une part loup-garou. Un demi-loup ? Impossible ! Comment peut-on être demi loup ?! La jeune femme blonde s'avançait vers moi de pas lent et je l'attendais d'un sourire moqueur. Je regardais la tombe à côté de celle où je m'étais assise et je vis un autre nom ; Randall Whibley. Randall ? C'est quoi ce nom ! Je plissais du nez et des yeux et riais fort. La blondinette devait surement m'avoir entendu ; j'étais hilare ! Et je ne faisais rien de façon à ce qu'on ne vois pas ma présence, espérant qu'ils s'en iraient en voyant quelqu'un d'aussi bizarre dans un cimetière avec ce sachet rempli de poudre.

Mais apparemment, cette dernière n'était pas prête de s'en aller et elle se rapprochait à grands pas, l'air pleine de questions. Elle devait se demander qui j'étais. Ce que je faisais là. Et pourquoi je riais bêtement à côté de cette tombe. Moi par contre, je ne me posais aucunes questions, ça m'était égale de savoir qui était cette charmante fille aux allures de blanche colombe car moi, je suis le corbeau noir qui cherche sa proie de son oeil jaune !

Maintenant que Leah était partit, je ne m’en sortais plus. Mon état se dégradait un peu plus chaque jour. Et je ne pouvais pas y faire grand-chose. Leah ne reviendrait pas avant un long moment. Elle me manque tellement, une présence manque à présent dans notre appartement. Dans mon cœur. Que faire contre ça ? L’alcool ne marche plus, n’a jamais marché en fait. Peut être que le jour où j’aurais versé assez de larmes j’irais mieux… Ce fût la raison pour laquelle je m’en allais faire un tour au cimetière de la ville. Pour me souvenir.

Je poussais la grille qui produit un grincement sinistre, comme dans les films. Ils devraient la graisser une fois de temps en temps, ou était-elle là justement pour nous rappeler ? Je m’avançais à travers les allées de graviers blancs. Je m’arrêtais quelques minutes dans ma course, je venais de retrouver une odeur que j’aimais par-dessus tout, je relevais vivement la tête en espérant découvrir Aël près d'une tombe. Mais je ne découvrais qu’une jeune femme riant toute seule. Je soulevais un sourcil, pourquoi était-elle assise sur la tombe de Maël ? Je passais ma main dans ma nuque, un peu embarrassée qu’elle soit là. Puis je continuais ma route.

Je fixais la jeune femme dans les yeux, n’avait-elle pas honte de rire ainsi des morts ? N’avait-elle pas honte de s’asseoir sur une tombe ? Certains pourraient prendre ça pour un sacrilège, encore si elle était de la famille… Mais elle était une Valgùlfr et je ne voyais pas du tout ce qui pouvait l’amener là. Je décidais de me la jouer polie, je ne la connaissais pas et si jamais elle avait connu ce Theirmall, j’aurais l’air fine à réprimander une personne dans ces lieux dit de paix.

- Bonjour Miss Valgùlfr. Que faites-vous donc ici ?

Va t-en maintenant, laisse-moi me souvenir du bon vieux temps toute seule. Je ne veux pas te voir ici, laisse-moi tranquille. Ou bien ? Savait-elle où se trouvait Aël ? Ca me changerait les idées de le voir. Je me mordillais les lèvres, je ne savais plus si je devais lui demander de rester pour bavasser avec moi ou si je devais la faire partir elle et… son rire étrange. Mon regard se posa sur un sachet contenant une grande quantité de poudre blanche. Wow, elle est encore clean ou non là ? C’est pour ça qu’elle rit autant. Je passais ma main le long de mon visage, mais n’importe quoi. Elle ne pouvait pas trouver un autre endroit pour faire ça ?

- Vous allez bien ?

Comment faisait-elle pour sentir qui j’étais, (parce que je l’avais deviné à son air quelque peu étonné en découvrant une « demie louve ») avec ce truc dans le nez ? Je la regardais d’un air étonné, puis secouais la tête d’un air convaincue. Non, elle ne va pas bien, elle est à moitié shootée la Valgùlfr ! Je la prenais fermement par le bras et lui dis calmement.

- Allez trouver un autre endroit pour cela s’il-vous-plait.

Je la lâchais et me posais moi-même des questions. Il y a bien longtemps que je n’avais plus ris et cela me manquait…

L

« Tu fais quoi là ? Tu crois peut-être que tu vas me faire dégager de là ? »

« Et bien tu te trompes pauvre fille. Alors maintenant tu dégages, et tu me laisse tranquille. A moins que tu en veuilles ? »

« Et toi, t'en veux un peu mon coco ? »

« T'aurais pas de la Vodka ou du Whisky sur toi par hasard ? »

Je regardais quelques instants le tombe de Maël, apparemment ce n’est pas aujourd’hui que je vais pouvoir me souvenir et pleurer tranquillement. Mes yeux faisaient la navette entre le sachet de la jeune femme et la photo de Maël. Oserais-je souiller une tombe de cette façon ? Je méditais cette réflexion quelques instants.

«Tu fais quoi là ? Tu crois peut-être que tu vas me faire dégager de là ? »
- J’y médite sérieusement, alors tais-toi et laisse réfléchir…

Bon maintenant qu’elle se taisait, je replongeais dans mes pensées. Devais-je en prendre ? Je soupirais et me déclarais un « pourquoi pas » qui me déconcertait, il était plutôt enjoué. Je levais les yeux au ciel, je ne voulais pas vraiment faire ça devant la tombe de Theirmall. Tiens regarde, tu nous as tous sauvés et voilà qu’on se met dans le pétrin tout seul ! Surtout qu’il y avait également le docteur duquel je ne retenais jamais le nom à côté. Lui aussi avait été pour quelque chose dans toute cette affaire. Je relevais les yeux vers la Valgùlfr, elle avait l’air bien énervée. Je la regardais d’un air tout à fait blasé.

« Et bien tu te trompes pauvre fille. Alors maintenant tu dégages, et tu me laisse tranquille. » « A moins que tu en veuilles ? »
- Vous avez une bien drôle de façon de vous exprimer. Je viens de te dire que je réfléchissais pauvre cruche. Après on critique les blondes, mais vous n’êtes pas mieux. Fais donc attention à ce que je dis.

Ma voix était restée calme et posée, je n’étais pas en colère. A quoi bon, de toute façon elle n’en vaut pas la peine et elle pourrait me servir une fois qu’elle sera à nouveau dans son état normal. La demoiselle brandissait vaillamment son sachet devant mes yeux. Elle est heureuse et frime parce qu’elle sniffe cette merde. Bravo, quel acte de courage ! Encore si elle en prenait et qu’elle se la fermait je ne dirais rien, mais là elle dépassait réellement les bornes du ridicule.

« Et toi, t'en veux un peu mon coco ? »

Je soupirais et relevais une nouvelle fois un sourcil. Ce spectacle était vraiment pittoresque. Et là voilà avec une paille maintenant. Je la regardais d’un air un peu écœuré, elle releva la tête et me sourit. Je me retenais pour ne pas rire moi-même devant le sourire étrange qu’elle affichait.

« T'aurais pas de la Vodka ou du Whisky sur toi par hasard ? »
- Non. Dis moi, t’es toujours comme ça ou c’est pour t’échapper de quelconques problèmes ?

Je m’avançais vers elle, et m’assis également sur la tombe de l’agent. Ce n’est certainement pas lui qui va rechigner contre ça. Je regardais autour de moi, le cimetière était désert, il n’y avait que moi et… la folle. Je poussais un très long soupir et pris le sachet entre mes mains. Je jetais un coup d’œil à la jeune femme. ‘Lui devrais-je quelque chose ?’ Je haussais les épaules en me disant que de toute manière elle ne serait pas en état de me demander de l’argent. De plus elle aura certainement oublié mon existence demain à son réveil. Quelques pincées de cette poudre me suffiraient, pour l’instant ou du moins c’est ce que je pensais. Je pris la paille des mains de la demoiselle, je bouchais une de mes narines et aspirais. J’eu tout de suite envie d’éternuer à croire que mon corps rejetait cette substance. Je bouchais mon nez et l’éternuement passa. Je regardais la belle brune d’un air de défis. ‘Alors, tu vois que je peux.’

Cette jeune fille avait du cran, mais elle était aussi très imprudente et il fallait bien dire que... j'aimais ça. Elle me rappelait moi quelques centaines d'années auparavant. Quand je n'étais pas cette fille dépendant de drogues et autres saloperies, que je n'étais pas dépendante de sang humain. Que je n'avais besoin que d'un regard pour mettre la honte à quelqu'un ou pour attirer un homme dans mon lit... J'aurais aimé redevenir cette personne mais la persévérance devait être un peu plus présente. Elle réfléchis et s'approcha vaillamment de moi, elle s'assit sur la tombe et se décida à prendre un rail de la miraculeuse poudre blanche. J'étais loin d'être la seule à avoir des problèmes mais à ce moment là, je n'aurais même pas pu imaginer à quel point la blondinette était malheureuse et je n'en aurais rien eu à faire. Elle me lança un regard provocateur après avoir failli recracher toute la poudre dans un éternuement l'air de me dire qu'elle était capable. Je la regardais d'un air de scientifique, essayant d'examiner ses facettes. Comment pouvait-elle donc avoir cette odeur de chien, de demi-loup ?

« Comment tu connais ma famille ? »

Ma phrase avait été sèche et arrogante à point. Je n'avais pas l'intention de faire ami-ami avec une fille qui osait même soutenir mon regard d'un air si arrogant. Ça faisait bien longtemps que plus personne n'osait me répondre de cette manière et de soutenir mes yeux noirs d'un seul regard ! Je ne comprenais pas aussi comment elle avait pu changer d'état aussi vite ; en arrivant, elle était au bord des larmes, puis rageante, puis réfléchis et enfin apaisée ; surement une grande lunatique comme moi. Je nous trouvais beaucoup de points en commun mais les poils de mon dos se hérissaient rien qu'à repenser le ton qu'elle avait pris avec moi !

« Qu'est-ce que c'est déprimant cette ville. Au moins à Paris, ça bougeait ! »

Je me parlais à moi-même et je n'attendais même pas à entendre la voix cinglante de la blondinette à mes oreilles. Je regardais autour de moi ; des tombes, des arbres, de l'herbe, le ciel pluvieux, des fleu-fleurs. Que c'était trognon. Mais moi je voulais de l'action ! Je haïssais les Parker d'avoir fait cette faute à notre pacte et de m'avoir donc amené ici ! Et ma fureur envers eux n'en serrait que plus grande. Ils ne m'avait jamais vu hors de moi, mais cette fois-ci, ils allaient en faire les frais ! S'attaquer aux Cullen avait été la plus grosse erreur qu'ils puissent faire dans leur longue vie, bientôt à terme.

La jeune femme me regardait bizarrement, on aurait le regard que lancent les scientifiques à leurs petits rats de laboratoires. Son regard me donnait froid dans le dos, mais je le tenais. Je n’avais aucunement l’intention de le relâcher. La tête me tourna un peu, pendant un instant je pensais bigler, mais la demoiselle en face de moi ne riait pas, ma conclusion fût donc que mes yeux étaient tout à fait normal.

«Comment tu connais ma famille ? »

Sa voix avait ces intonations que je détestais plus que tout, se fichait-elle de moi ? Je fis une moue quelque peu dégoutée et continuais à la fixer rien que pour l'embêter.

- Ton odeur ma belle, elle est différente de la mienne en tous points. Tes frères ont la même, Aël et Alexeï.

Elle paraissait décontenancée. Et à mon avis, cela n’avait strictement rien à voir avec ce que je venais de dire. Etait-ce dû à mon geste quelques secondes plus tôt ? Me prenait-elle au sérieux à présent ?

« Qu'est-ce que c'est déprimant cette ville. Au moins à Paris, ça bougeait ! »
- T’es allée à Paris ?

Je la regardais d’un air intéressé, avait-elle vécue dans le pays des plus grands penseurs ? C’est vrai, lorsque qu’on pense à l’Angleterre, l’on pense de suite à Shakespeare. Lorsque l’on pense à l’Allemagne, tout de suite Goethe. A l’Italie, Dante. L’Espagne, Cervantès. Après il faut chercher. Mais si on dit « et la France ? » Alors, qui surgit en premier ? Molière ? Racine ? Hugo ? Voltaire ? La Fontaine ou qui d’autre ? Ils sont comme une foule à l’entrée d’un théâtre, on ne sait qui faire entrer en premier. J’ouvrais de grands yeux et regardais la jeune femme au nom toujours inexistant. Qu’est ce qui m’arrive maintenant ? Je regardais le sachet qui se trouvait à mes côtés. C’est la drogue qui fait ça ? J’éclatais de rire à n’en plus finir, je me balançais d’avant en arrière sans pouvoir m’arrêter. Je me tenais les côtes tellement j’avais mal. Je riais aux éclats de mon rire cristallin, cela faisait tellement longtemps que rire me faisait mal à présent, mais également beaucoup de bien. Je donnais un coup de poing joueur sur l’épaule de la Valgùlfr.

- Trooop bien ton truc !

Je continuais à rire, j’en pleurais même. Cela faisait tellement de bien. J’avais même oublié pourquoi j’étais venue dans ce cimetière. Enfin mes pensées s’envolaient vers des réflexions plus légères.

La jeune fille changea du tout au tout en quelques secondes grâce à cette poudre magique. Elle était hilare pour aucunes raisons, avait un sourire enchanteur sur les lèvres et sautillait partout. Elle me demandait si j'étais allé à Paris et j'acquiesçais de grand coup de tête d'avant en arrière avec un sourire bête. Ensuite elle s'approcha de moi, regardant le sachet et me dit d'un air complètement drogué qu'elle adorait ce que je lui avais donné. Je me levais alors, laissant le sachet sur la tombe du certain Maël. Pris le bras de la belle jeune fille dont je ne savais toujours pas le nom ; peu m'en importait et lui dit, complètement morte de rire.

« Allez ! Viens danser avec moi ! »

J'enroulais mon bras autour du sien et commençais à chanter à tue-tête tout en tournant en rond, en balançant la tête, et en rigolant, sortant ce rire scintillant pas vraiment heureux au fond car oui, au fond de moi, je n'étais pas heureuse, cette seule saloperie me tenait toute entière. Je tournoyais sur moi-même, lâchant son bras, puis le reprenait et tout en continuant d'agiter bras et jambes, je regardais la blondinette l'air joyeux.

« Alors comme ça ! Toi aussi tu peux être un loup ?! »

Je la regardais d'un air bête et toujours aussi hilare. J'aurais beaucoup aimé me mesurer à elle en état de loup mais il était parfaitement clair qu'une demi louve ne pourrait jamais être équivalent à une louve de sang pur. J'avançais alors, sûre de moi vers la tombe de Maël pour récupérer mon sachet quand tout devint trouble et que je passais par dessus le bord, m'étalant de tout mon long sur la tombe, parmi les fleurs et les écriteaux de pensées sincères... ou pas.

Je ne savais pas bien ce qui m’arrivait, j’avais envie de rire tout le temps. Je me sentais vraiment bien, j’étais une nouvelle fois comme avant. A croire que pendant tout ce temps je m’étais shootée à autre chose qu’à cette substance illicite. Je n’avais pas oublié Leah et Aël, non, j’avais plutôt oublié pourquoi j’avais été si triste. Je m’étais levée sans vraiment m’en rendre compte, je sautillais dans tous les coins. J’avais besoin de bouger, je ne tenais plus en place. Je levais les bras au ciel, j’étais à nouveau comme avant ! On me prit le bras.

-Youhoouuuu !
« Allez ! Viens danser avec moi ! »
- Vas-y ma poule !

Nous dansions ensemble joyeusement, j’étais heureuse d’être à nouveau moi-même. Je la faisais tournoyer dans tous les sens, elle faisait de même, nous tournions tellement que j’en avais la tête qui tournait. Je l’écoutais rire, un joli rire celui-ci, rien qu’à l’entendre j’avais envie de rire moi aussi. J’attrapais un de ces bras et tournais en dansant dans un sens puis dans l’autre. Je chantais des chansons que j’inventais au fur à mesure, tout en riant.

« Alors comme ça ! Toi aussi tu peux être un loup ?! »
- Oooow wouai ! Tout tout tout tout blanc en plus!

Je riais bruyamment, je me souvenais de ce que les Valgùlfr avaient dit de moi et de Leah… Moi et Leah. Mes rires se stoppèrent et des larmes n’allaient plus tarder à couler le long de mes joues. Je niais de la tête et allais attraper le sachet de poudre lorsque je vis la jeune femme se rétamer de tout son long sur la tombe de Maël. J’éclatais de rire en la montrant du doigt.

- Ha ha ! Ha ha ! Ha ha !

Je faillis tomber sur mes propres pieds tellement je riais. Je courais vers la tombe et sautais dessus. J’atterrissais à plat ventre sur la pierre de marbre. Je levais la tête et éclatais encore une fois de rire. Je regardais cette femme que je prenais comme amie à présent, et la poussais de la tombe. Elle retomba à terre. Je poussais un long soupir plein de joie. Je passais mes doigts sur la tombe et y déposais un baiser.

- Merciiiii Maël ! Si tu n’avais pas été là… Je ne m’amuserais pas avec une nouvelle amie làà !

Je regardais l’autre à terre d’un air quelque peu supérieur. Il est où le sachet ? Je me déplaçais plat ventre sur la pierre lisse, des fleurs me gênaient alors je les écartais très loin de moi et arrivais enfin vers la belle brune.

- Bouge-toi grosse !

Je tentais de la pousser avec mes bras, mais je n’avais presque plus de force. Je tombais lourdement sur son ventre.

- Bouh ! Mouhahahaha !

Je reprenais mon sérieux, si j’en avais un.

- Il est où le sachet l’amie ?

Je la regardais dans les yeux, le sourire aux lèvres. Oui, une amie, une amie qui me ferra oublier tous mes problèmes. Merci ma ptite.

L

« Calme toi un peu ! C'est la première et la dernière dose que je te donne ! T'es vraiment hystérique ! »

« Sympa vieux ! J'ai passé de bons moments en ta compagnie. »

La jeune femme me prit fermement par les épaules et m’écartait d’elle, était-elle fâchée ? Et bien il ne fallait pas me donner de ton... ton… Oups, j’ai oublié… Je réfléchissais à ce que j’avais pus vouloir dire, mais autre chose me vînt en tête.
On oublie vite les morts. On oublie très vite, aussi, les circonstances où l'on a été malheureux... Il ne faut pas s'en scandaliser : s'il en était autrement, la vie serait un cauchemar. Ha ha ! Ca recommence ! Je riais toute seule alors que la demoiselle en face de moi n’était pas contente du tout.

« Calme-toi un peu ! C'est la première et la dernière dose que je te donne ! T'es vraiment hystérique ! »
- Mais c’est marrant !

Elle se relevait et s’essuyait d’un drôle d’air. On aurait dit une de ces dames de haute noblesse qui tente de se sortir d’une situation honteuse. Je regardais autour de moi, toujours personne dans les environs. Pourquoi elle fait ça alors ? Je riais doucement en voyant qu’elle n’était pas contente. Elle fit un signe à la tombe.

« Sympa vieux ! J'ai passé de bons moments en ta compagnie. »

Je la regardais d’un drôle d’air. C’est avec une vivante qu’elle a passé un bon moment. Pourquoi parler à Maël qui n’était plus de ce monde. Je m’emmêlais les pinceaux et haussais les épaules. Je la voyais tourner les talons.

- Non, reste avec moi. Je t’en pris, ne me laisse pas seule.

Malgré moi une larme roula sur ma joue, avec elle je me sentais mieux et ce n’étais pas lié qu’à ce qu’elle m’avait donné. Elle avait beau être antipathique avec moi, je l’aimais bien elle et son caractère de cochon. Elle m’avait fait rire après un long moment de pleurs. J’avais besoin d’elle, je la retrouverais de toute manière. Rien qu’en suivant la piste qu’elle laissait derrière elle avec son odeur. Elle me regarda une dernière fois et s’en alla en courant.

Je regardais la pierre froide sur laquelle j’étais assise, mon état s’améliorait petit à petit, je retrouvais mes esprits. Je ramassais les fleurs que nous avions écrasées et les jetais dans une grande poubelle qui se trouvait contre un des murs du cimetière. Mes yeux furent attirés par un sachet à terre. Je m’agenouillais et ramassais le sachet de poudre que la jeune femme avait du faire tomber en sautant le mur.

Je lançais un dernier regard à la tombe, je m’en voulais un peu d’avoir fait tant de dommage. J’achèterais quelques bouquets en rentrant, je les déposerais en même temps. Je fixais le sachet entre mes mains, il fallait que je le rende. Cette drogue a dû lui couter une véritable fortune. Je le mettais dans ma poche tout en sortant de ce lieu qui sera en paix à présent. Je courais, suivant l’odeur particulière que dégageait la louve, peu importe le temps que ça prendra. Au moins ça m’occupera l’esprit. Je me massais la tête durant ma course, je commençais à avoir un sérieux mal de crâne.

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