Une arrivée douteuse. || PV Mil.

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ne arrivée douteuse.

J'étais encore dans l'avion, ma tête baissée, les yeux rivés sur les écrits passionnants d'un livre de genre policier quand une femme à la voie stridente rappelais au micro que nous allions bientôt atterrir. J'accrochais machinalement ma ceinture juste avant qu'elle n'annonce aussi cette possibilité et attendais tranquillement que l'avion atterrisse pour détacher mon regard de mon livre. Je savais déjà que Nil Mils, mon coéquipier m'attendait surement déjà prêt des bagages. Lorsqu'enfin nous atterrissions, j'enfilais mes lunettes noires bien que d'après le temps annonçait, il fasse bien gris à Seattle. Je descendais derrière un homme en embonpoints, suivis d'une jeune mannequin. Je découvrais encore une fois, un endroit plus froid que je n'avais l'habitude d'en fréquenter ; cela me changeait beaucoup d'Israël où la chaleur était intense mais à vraie dire, je préférais largement la chaleur au froid et à la pluie. Je pris mes bagages et me dirigeais d'ors et déjà vers la sortie, mes lunettes toujours sur le nez, mon livre dans mon sac à dos. Tandis que mes jambes bougeaient sous moi, je sentais le fin couteau dans ma botte et les deux neuf millimètres des deux côtés de mon coccyx. J'avançais parmi toute cette population quand enfin je pu voir le regard abruti de mon cher collège. Il n'avait pas l'air ravi de me voir et même si je l'aimais beaucoup, je n'en était pas plus ravie que ça. Je m'avançais doucement vers lui et ferais comme on l'avait prémédité ; l'air de ne pas se connaître. Ma valise me suivait sur ses deux roulettes quand mon épaules frappa dans la sienne ; une mise en jeu parfaite. Je fis mine de m'excuser et enlevais mes lunettes pour les remonter sur ma tête comme tout bon touriste, les cheveux relevés en une queue de cheval. J'étais habillée d'une robe blanche à points noirs, un fin foulard entourait mon délicieuse gorge et à mes pieds, pointaient des escarpins noirs.

Bonjour Nils. Alors comme ça on est sous couverture et tu as décidé de garder ta vraie identité, c'est étonnant, je te croyais prudent. Pour toi, je serais Eloïse et pas Lisa.

Un sourire se dessina sur mes lèvres, laissant à découvert deux rangées de dents parfaitement blanches.

En tout cas, il fait vraiment un temps de rien.

Je soupirais en voyant quelques gouttes tomber quand le bel homme pris la parole.

Le jour J était enfin arrivé, aujourd’hui je devais aller chercher Lisa à l’aéroport. Cette activité m’enchantait vraiment, Lisa était une fille que j’appréciais beaucoup, mais je ne voulais pas qu’elle le découvre. Elle était venue pour notre affaire, certainement pas pour moi. Ma coéquipière me manquait depuis le temps… Combien de temps cela faisait-il au fait ? Je n’en savais fichtrement rien.

Je sortais de chez moi et m’engouffrais dans ma voiture de service, une vielle AX verte bouteille. Ce n’était pas super mais au moins on ne me remarquait pas avec ma Subaru bleu électrique. Je caressais le volant de l’antiquité, il fallait dire que mon bébé me manquait terriblement. Je soupirais et arrivais enfin à Seattle, l’aéroport se dessinait droit devant moi. Je garais ma poubelle sur le parking et en sortais rapidement, il fallait que je la nettoie tout de suite. Ce que je fis le plus rapidement possible, je jetais les dernières canettes vides dans les poubelles du parking et nettoyais les sièges avec ce qui me tombait sous la main.

Je soupirais et claquais la portière, maintenant je pouvais faire entrer une demoiselle dans la voiture. Elle n’était pas superbement propre, mais au moins on pouvait s’y asseoir sans rencontrer une bouteille vide.
Je me mettais assis sur le capot et attendais calmement. Je vérifiais mes cheveux, mon odeur, mes dents… Tout était parfais, comme toujours.

Enfin je la vis arriver avec ses valises et sa magnifique robe. Mais elle se croit où là la miss ? On bosse, nous ne sommes pas en vacances. Je m’avançais l’air de rien vers elle, et une scène des plus stéréotypées s’en suivit. Elle me heurta et m’adressa ses excuses, elle continuait.

Bonjour Nils. Alors comme ça on est sous couverture et tu as décidé de garder ta vraie identité, c'est étonnant, je te croyais prudent. Pour toi, je serais Eloïse et pas Lisa.
- Humpf, tu as encore pas mal à apprendre ptite tête. Ici ça ne sert à rien, du moins pour le moment. Personne ne nous connait ici. Mais si ça t’amuse… Bonjour Eloïse.

Elle me sourit, je fis de même. J’aimais tellement l’embêter, c’était déjà mon passe temps favori avant.

En tout cas, il fait vraiment un temps de rien.
- Pas un temps de rien Eloïse, on dit un temps de chien !

Je riais un bon coup, elle n’a pas changé cette folle. Je levais la tête vers le ciel, quelques gouttes tombaient lourdement sur le sol pour le moment sec. Il n’allait pas rester sec longtemps, je pris les valises de la demoiselle et m’en allais vers la voiture.

- Tu m’excuseras pour la caisse, c’est la plus appropriée pour cette ville si tu ne veux pas te faire remarquer.

Je lui adressais un sourire et déposais ses bagages dans le coffre.

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Quand Nil corrigea ma faute de phrase dans une expression courante, je soupirais, satanée langue avec ses expressions à la noix ! Les autres langues, elles, avaient au moins des expressions qui avaient un sens ! Le jeune homme m'indiqua intérieure de sa voiture tandis que la pluie redoublait. Je fonçais vers la portière du conducteur et rentrait. Je refermais en claquant la porte, serrais le volant entre mes doigts.

Tu fais quoi ? Viens !

Je tournais la clé quand le moteur fit un bruit énorme, ces vieilles voiture alors... Ma décapotable noire me manquait d'un seul coup et j'eus un pincement au coeur rien qu'en pensant à la douceur de ses sièges en cuire et au vent dans mes cheveux quand je roulais. Évidemment, rien de tout ceci de serais possible avec cette vieille bagnole. Quand enfin le beau brun ténébreux se décidait de monter du côté conducteur ; surement car il n'avait pas d'autre choix. J'appuyais brutalement sur l'accélérateur quand l'antiquité cala ! Je grognais et recommençais ma manœuvre bien plus doucement ; il ne fallait pas être brute avec ces vieux machins pourris. Nils devait bien se rire de moi dans son coin, mais je n'y faisait pas attention. Enfin elle démarra et roula à petit feu quand enfin je la fit accélérer brutalement, zigzaguant entre les voitures poster sur le parking ; je ne savais pas où aller mais je trouvais tout de même la sortie de l'aéroport sans aucun mal puisque des panneaux l'indiquait merveilleusement. Je fis un dérapage juste devant une autre voiture et continuant à plein tube sur la route bien droite indiquant Forks. Un sourire s'attacha à mes lèvres quand je baissais le regard pour voir que nous étions à cent-trente kilomètre-heure, sur une route à quatre-vingt dix. J'accélérais encore et en moins de deux nous arrivions dans la piteuse ville comportant à peine plus de mille habitants ; ça me changerait tout ça.

Et où est-ce qu'on doit piocher au juste.

Remarquant la grimace que faisait Nils, je me doutais encore avoir fait une erreur de mot. Je cherchais au font de mon crâne et trouvais le mot ; pieuter pour dormir mais je ne le dis pas à voix haute, je n'avais pas besoin de me justifier. Enfin un panneau indiqua l'intérieur de la ville et je souris à nouveau d'un air narcissique.

Ses valises n’étaient pas bien lourdes, je me demandais ce qu’elles pouvaient contenir… Je jetais un coup d’œil vers l’avant de la voiture, elle s’était déjà installée sur le siège du conducteur, elle avait l’air impatiente de partir d’ici. J’avalais ma salive de travers. « Tu vas mourir Nils avec cette folle au volant, tu te souviens lorsque vous étiez en mission à New York ? » Un léger frisson se promena le long de ma colonne vertébrale. Oh que oui que je m’en souvenais, elle avait failli nous faire mourir plus d’une fois cette année là. En bref, si elle me prend la main dans le sac à fouiller dans ses affaires, je suis un homme mort. Si je monte dans cette voiture avec elle au volant, je meurs également. Je haussais les épaules en me disant que je risquais moins à regarder dans ses valises, que de m’asseoir à coté d’elle et d’attendre patiemment que la faucheuse vienne me chercher.
Donc j’ouvrais la première valise et ne trouvais rien de plus qu’une ou deux robes, des pantalons de travail, des t-shirt et tout ce qui va avec. En ouvrant la deuxième je ne pus contenir un petit rire. C’est dans celle-là qu’elle avait mis ses sous-vêtements.

Tu fais quoi ? Viens !

Je refermais rapidement la valise ainsi que le coffre. Je me mis assis à ses cotés, le sourire aux lèvres. Le coup d’œil et le risque que j’avais pris en valaient la peine. Je bouclais ma ceinture, des petites culottes en dentelles… Je poussais un léger soupir, nous démarrions.
Elle écrasa violement l’accélérateur et conduisait à toute vitesse sur les routes conduisant à Forks. Savait-elle au moins où aller ? Je lui jetais des coups d’œil moqueur à chaque fois qu’elle s’engageait sur une nouvelle route.

Et où est-ce qu'on doit piocher au juste.

Je fronçais les sourcils et pris ma tête entre mes deux mains.

- Tu charcutes toutes les expressions Lisa ! On dit "Et où est-ce qu’on doit pieuter au juste ?"

Je lui offrais un sourire, elle me changeait les idées avec ses fautes grotesques. Tout en lui indiquant la route à prendre, je reprenais le volant lorsqu’elle avait le malheur de vouloir me montrer quelque chose.
Les minutes passèrent, je lui racontais "l’histoire" de ma couverture pour que l’on soit plus crédibles, mais aussi pour combler les vides.

- En bref, personne ne sait rien sur le passé du jeune homme que j’interprète. Ca me fait penser à ce film où le flic est lui aussi sous couverture, il va tout faire pour sauver sa meilleure amie qui deviendra sa… Tu ne vois pas ? Je remarquais la tête qu’elle faisait. Hum… Tant pis.

Nous étions arrivés, elle se garait sur mon allée de garage et coupait le moteur. Je sortais de la voiture en vitesse, on ne sait jamais, et reprenais ses valises. Je fis tourner la clef dans la serrure et la fis passer devant moi.
Je déposais ses valises dans le hall de mon appartement et lui montrais les pièces décorées en noir et blanc, genre vieux films.

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N

Et dis moi, le personnage que tu joues n'est surement pas sobre...

Cette chambre est sublime.

C'est bien joli dans ce petit patin.

J’ouvrais la porte et la laissais passer devant moi. « Et dis moi, le personnage que tu joues n'est surement pas sobre... » Au contraire ma belle, je suis sobre pour le moment. Je poussais un soupir, pourquoi pensait-on que je ne pouvais pas être autre chose que saoul ? Je levais les yeux au ciel, lorsque je travail je ne bois pas ! Pour pouvoir me donner à fond et ne rien laisser de coté. Tant pis, si c’est l’image que je donne.
Je ne pus m’empêcher de sourire en voyant qu’elle n’appréciait pas vraiment mon ambiance vieux-films ; premier arrivé, premier servit. J’avais eu pas mal de travail avant son arrivée, je m’étais dépêché de terminer toute la décoration, le papier peint, le carrelage, le parquet, les meubles… En deux semaines, j’étais plutôt fier de moi. Du papier peint noir, blanc et gris dans presque toutes les pièces, ainsi que des frises où apparaissait une des plus grandes célébrités, Marilyne Monroe. Cet appartement était l’endroit qui me ressemblait le mieux, avec le pub.
Nous montions à l’étage, je lui désignais sa chambre de la main. Je restais au dehors, appuyé contre un des murs. Je voulais qu’elle découvre sa chambre seule, je voulais avoir la meilleure vue pour voir son visage s’illuminer, et c’est ce qui se passa, elle semblait agréablement surprise.
Un sourire se dessina sur mes lèvres, j’avais décoré sa chambre avec les couleurs qui à mon avis la représentait le mieux. Le rouge pour la sensualité, sa féminité. Le blanc pour la pureté, la gentillesse dont elle peut faire part. Et le gris pour son passé, qui reste bien présent dans sa vie.

Cette chambre est sublime.
- Merci, je suis heureux qu’elle te plaise mamzelle.

Elle déposa ses valises sur le lit et se dirigea vers la fenêtre. Je vins la rejoindre, me tenant les mains dans le dos. D’ici on pouvait voir la forêt, un endroit charmant. Elle avait la meilleure vue, moi de ma chambre je voyais la route. C’était, disons une juste compensation, j’avais mon appartement en noir et blanc et elle la plus belle chambre.

C'est bien joli dans ce petit patin.
- On dit "petit patelin" ma belle. Quoi que petit patin aurait fait plus joli, mais bon, c’est comme ça.

Je lui souris et passa amicalement un bras autour de ses épaules.

- Tu veux faire quoi aujourd’hui ? Je me retournais et regardais ses valises, bien sûr je savais déjà ce qu’il y avait dedans. Hum, à part déballer tes affaires je parle.

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